Pierre Rabhi et un système post-monétaire
Organisée par Emancipa Nantes, nous vous accueillerons de 13h15 à 19h00, Salle de l'Egalité, 6 boulevard Jouhaux, 44 000, Nantes. Trois interventions au programme avec Marc Chinal (Votez-AM), Jean-Philippe Huber (MOCICA) et Stéphane Bernard (EBR-T), suivies à chaque fois d'un débats avec le public et des interventions de personnes locales oeuvrant dans la gratuité. Entrée à prix libre.
-13h15: accueil des participants
13h45: présentation des rencontres et d’Emancipa Nantes organisateur
14h: « Voter AM » Marc Chinal
"Décolonisation d'imaginaire et actes concrets : description de ce qui est déjà à notre portée."
-14h45: débat
-15h15: pause
15h30: « Projet MOCICA » Jean Philippe Huber
« 3 étapes pour un modèle de société cohérent, sans argent ni dirigeants »
-16h15: débat
-16h45: pause
-17h: « Réflexion sur une transition possible.» Stéphane Bernard - EBR-« Propositions sociétales d'une réforme sociale, politique, économique, éducative et écologique pouvant nous mener vers un amonétarisme»
-17h45: débat
-19h : clôture des rencontres
Vous êtes vivement invité à lire les notes de bas de page. Le fond et la forme seront ainsi en adéquation avec les références, qui se suffisent à elles-mêmes bien plus qu'un complément d'information traditionnel...
Lorsqu’on observe les comportements électoraux des Français lors des dernières élections (Européennes, Régionales, Cantonales, Présidentielles, Municipales), on constate en moyenne que plus de 15 % ne sont pas inscrits sur les listes, que plus de 40 % des inscrits s’abstiennent (voir bien au-delà de 50 % selon les échéances), et que près de 2 % des inscrits votent parfois blanc, soit un taux « d’implication » de 35 % des Français, en âge de voter, et qui ont fait un jour le choix d’un candidat (1).
Si on prend conscience que le premier parti de France est plus que jamais, ce que nous appelons le BANI (Blanc, Abstention, Non-Inscrit), qui comptabilisait 22,89 % au premier tour des présidentielles 2012, 44,29 % au premier tour des dernières législatives et 47,34 % au second (2) ;
Si on prend aussi la mesure des dernières municipales avec un taux d'abstention et de blanc de plus de 40 %, sans compter le corps électoral complet et donc en excluant les non-inscrits (3) ;
On est alors en droit d’opposer à nos élus leur légitimé et l'existence même du rôle politique au sein de notre soit-disant démocratie républicaine.
Si l’on met en parallèle le taux d’implication au sein du monde associatif de l’ensemble de nos compatriotes, on reste dubitatif sur la motivation des « professionnels » de la politique et sur l’esprit d’abnégation qui les motive.
En effet, un tiers des personnes de 16 ans et plus sont membres d’au moins une association, et plus de la moitié le font de façon totalement bénévole (4). Et ceux-ci dans une société de plus en plus individualiste, où le « je consomme, donc j’existe » est le seul pendant de notre communication informative de divertissement.
Alors le bénévolat politique tel qu'envisagé au sein d'une réelle démocratie et contrôlé par un contrat moral sera-t-il à terme une solution (5) ?
L’accès à la fonction élective reste dans notre pays, mais aussi dans la majorité du monde, dépendant d’une cooptation sélective de classe et de parrainages non anonymes, directement lié aux conflits d’intérêts et lobbyings de toutes natures.
On ne résout pas nos problèmes quotidiens au regard de postulats méthodiques, voire scientifiques, mais en fonction des intérêts financiers de telle entreprise, de telle corporation ou de tel groupe minoritaire.
Il est donc illusoire de croire que la classe politique en majorité, et telle que nous la connaissons, soit au service du citoyen, comme il est illusoire de penser que les solutions passeront par le respect de la communication « institutionnelle », dans la mesure où seuls les médias « alternatifs » se font encore les échos de solutions innovantes ou appropriées, quand ils ne sont pas des « sous-marins » propagandistes de partis institutionnels.
Si nous ne sommes pas encore dans un mode insurrectionnel, c’est parce que nous avons trop à perdre d’un modèle social, certes à bout de souffle, mais qui, malgré les dernières politiques mises en place, fonctionne encore... Mais pour combien de temps ?
Le seul exemple grec (6), la gestion ukrainienne de l’Europe (7), toujours plus illégitime, ou le TAFTA (8) font office d’actualité pour nous rappeler que nos jours sont comptés, tant sur le plan national que sur le plan international.
L’échec des modes économiques basés sur le profit, la finance et le système monétaire, les nominations sans élections et les décisions sans référendum, la « planche à billets fictive » des banques centrales pour servir les intérêts privés sur le dos des peuples nous montrent toujours plus le peu de cas accordé aux citoyens d’une minorité aux mensonges assumés.
Le bulletin de vote que vous mettrez dans l’urne, ou que vous ne mettrez pas, ne changera pas grand-chose : pour s'en convaincre, il suffit de comprendre son fonctionnement et le peu de pouvoir, mais l'excellente rémunération, des personnes que vous enverrez au Parlement Européens (9).
Puisque nous savons aussi que la représentativité actuelle est un déni de démocratie (10),
Puisque le modèle qui nous est présenté, de l’extrême droite à l’extrême gauche, reste fondamentalement identique au sein d’un système monétaire qui porte en lui sa propre fin ;
Puisque nous sommes presque au bout de nos « ressources » à force de pillages et de non-respect de notre environnement ;
Demandons-nous pourquoi et comment on peut changer l'Europe, voir la combattre ou vouloir en sortir, et en même temps demander à y être élu ?
Demandons-nous aussi ce qu'ont fait ceux qui, depuis des années (voir des décennies) y siègent ? Quelle que soit leur couleur (verte, bleu, rouge, orange...), ils montrent tous les symptômes d'une schizophrénie amnésique et antinomique : Europe et Ecologie, Europe et Sociale, Europe et Régulation, Europe et Gestion, Europe et Paix (11)...
Il y a des discours politiques, dans cette campagne européenne, qui sont inaudibles, parce que non retransmis par les « grands médias », ou parce qu'ils sont noyés dans la « masse des listes proposées ». Ils ne sont pas pour autant dénués d'intérêts pour les opposants à la pensée unique, comme pour ceux qui pourraient y avoir accès, et je vous invite, si l'on doit faire un choix, à découvrir ou réécouter trois voix :
Etienne Chouard, défenseur du tirage au sort et de la démocratie athénienne (12),
François Asselineau et l'UPR, seul parti prônant la sortie de l'Europe et de l'OTAN (13)
et Stéphane Guyot du parti du Vote Blanc (14).
Les deux dernières se proposant tout de même d'être élues au sein du Parlement européens, on se demande pourquoi ?
Prenez la mesure d’une élection où le vote blanc, pourtant non comptabilisé dans le quorum, ferait passer « symboliquement » en dessous de la majorité des votes exprimés. Quelle légitimité aurait alors un élu avec 49, 35 ou 15 % des votes, en incluant le vote blanc ?
Le message envoyé ici ne serait-il pas de nature à invalider cette mascarade ?
Le « coup d’état électif » ne serait-il pas alors une réalité, comme le fut à l’inverse la constitution européenne (15) ?
L’Histoire est là pour nous rappeler que les absents ont toujours tort et que les abstentionnistes servent, parfois contre leur gré, les intérêts de ceux qui les oppriment !
Ne votez pas pour un parti ou un mouvement, même s'il peut se révéler sincère et pragmatique dans ses analyses !
Préparez et apportez un bulletin blanc le jour de l’élection (il est rappelé ici que les bulletins blancs ne sont pas fournis dans les bureaux et qu’une enveloppe vide est considérée comme nulle), et glissez-le dans l’urne !
Merci de prendre le temps de lire notre programme (16), de vous en faire l’écho et d’envisager une économie basée sur les ressources et sa transition proposée au sein de l’EBR-T (17).
Merci de faire enfin la démarcation subtile et réelle entre la Différence et l'Autrement (18).
Citoyen, débarrassons-nous enfin des faux-semblants et votez pour vous (19) !
Stéphane Bernard, coordinateur de l'EBR-T.
(1) Source : INSEE, Olivier Berruyer et Ministère de l’intérieur
(2) Voir tableaux des présidentielles 2012 : http://www.stephanebernard.eu/images/revue-de-presse/stephane-bernard-bani-1-tour-presidentielles-2012.jpg
Du 1° tour des législatives 2012 : http://www.stephanebernard.eu/images/revue-de-presse/stephane-bernard-bani-1-tour-legislatives-2012.jpg
Du 2° tour des législatives 2012 : http://www.stephanebernard.eu/images/revue-de-presse/stephane-bernard-bani-2-tour-legislatives-2012.jpg
(3) http://mobile.interieur.gouv.fr/Elections/Actualites-des-elections/Elections-municipales-2014-resultats-partiels-au-niveau-national
(4) Source INSEE 2008
(5) http://www.la-democratie-participative.org/contrat-moral.html
(6) http://lesmoutonsenrages.fr/2014/05/16/lausterite-en-grece-tous-les-chiffres
(7) http://lesmoutonsenrages.fr/2014/05/16/pour-lutter-contre-la-propagande-reflexion-sur-lactualite-et-lukraine/
(8) http://www.infodivergence.fr/politique/125-tafta-ou-ttip-ou-le-traite-transatlantique-mene-secretement.html
(9) https://www.cercledesvolontaires.fr/2014/05/19/europeennes-2014-comment-sy-retrouver/
(10) http://www.stephanebernard.eu/actualites-presse/sur-l-ebr-t/17-le-monde-selon-l-ebr-t-la-representativite-actuelle-est-elle-un-deni-de-democratie
(11) Deux exemples parmi tant d'autres :
http://free.niooz.fr/la-liste-des-depenses-douteuses-du-parlement-europeen-1060446.shtml
https://www.youtube.com/watch?v=yvpHRo4m1vg
(12) https://www.youtube.com/watch?v=oN5tdMSXWV8
(13) http://www.upr.fr/programme-elections-presidentielles-france
(14) http://www.parti-du-vote-blanc.fr
(15) Rappelons ici que la France a dit NON au référendum en 2005 !
(16) http://www.stephanebernard.eu/index.php/le-programme/preambule
(17) http://www.stephanebernard.eu/index.php/ebrt/e-b-r-la-transition
(18) http://www.la-democratie-participative.org/la-com/la-revue-de-presse/25-la-difference-et-l-autrement.html
(19) http://www.stephanebernard.eu
Article rédigé le 25/05/2014 et mis à jour le 24/01/2016
Plus que jamais, nous sommes interpelés par le décalage croissant de nos institutions électorales françaises avec les aspirations citoyennes, par les organismes internationaux censés nous représenter et par les décisions de plus en plus antidémocratiques, qu’elles soient locales, régionales, nationales ou internationales. Y a-t-il une voie de sortie vers ce qu’on pourrait appeler un déni de démocratie ?
Dans notre pays où 78 % des Français ne font plus confiance aux politiques (1) et où l'on constate que tous les partis ne sont plus représentatifs que d’une minorité acceptant encore de s’exprimer par les urnes, que reste-t-il du rôle premier de la fonction politique ?
Les dernières législatives grecques nous montrent aussi, avec un taux de 43 % d’abstention des inscrits et deux partis au pouvoir partagé représentant seulement 29,66 % pour les conservateurs et 26,89 % pour la gauche radicale, que le problème est généralisé. Les exemples sont trop nombreux à travers le monde pour être cités ici...
L’Europe impose une constitution sans tenir compte de l’avis des peuples (France, Irlande), refuse les référendums (Grèce), « démissionne » des premiers ministres pour en nommer d’autres sans passer par les urnes (Grèce, Italie), nomme des financiers de Goldman Sach à sa tête (ceux-là mêmes qui géraient la dette grecque tout en spéculant sur son défaut de paiement) et s’autoproclame, par une « délégation malsaine », régisseur règlementaire aux services des lobbyings de toute nature.
L’ONU et l’OTAN, sous couvert de guerres humanitaires ou démocratiques, sont plus encore et toujours au service des intérêts de quelques grandes puissances comme les USA, l’Allemagne ou la France (cf. la politique interventionniste et coloniale des dernières années envers l’Afrique du Nord, mais aussi en Afrique noire ,et le rapport de force perpétuel et immuable des grandes puissances émergentes comme de celles déjà établies).
Les réunions internationales, telles que le G20 ou le G8, Rio + 20 ou COP 21 ne sont que des vitrines vantant des « politiques économiques de développement » ou de « préservation de la planète », qui cachent une marchandisation générale des « biens communs planétaires ». Quand on préconise une « économie verte », pour replacer le partenariat public/privé au cœur d’un système de profit et en confisquant financièrement les terres, l’eau et les ressources naturelles diverses, à quand la taxe sur le droit de respirer un air « sain » ?
Partout dans le monde, de l’oppression la plus sauvage à la loi sécuritaire votée en catimini pendant les vacances scolaires et les mesures d'état d'urgence, le citoyen se voit restreindre sa marge de manœuvre revendicatrice ; des indignés espagnol, puis européens, à Occupy USA en passant par le Québec étudiant, les seules réponses données à une indignation légitime, mais non structurée, sont l’intervention policière et le vote de lois liberticides.
Il n’y a pas besoin de faire le tour du monde, il suffit de regarder en face notre réalité française pour comprendre que si nous voulons arrêter cette spirale de plusieurs décennies, il faut changer notre mode de représentativité et simplifier à la fois nos institutions, tout en imposant une transparence égalitaire et un renouveau de la gouvernance.
Prenons comme exemple les trois dernières échéances électorales ; encore une fois, nous allons vous proposer un autre regard sur le monde et mettre à votre disposition trois tableaux, classés par ordre croissant de tous les résultats officiels nationaux des formations politiques, mais en y intégrant les votes blancs, les abstentionnistes et les non-inscrits, en partant d’une tranche très basse de 500 000 non-inscrits (certaines estimations en proposent le double, voire le quadruple), et en ramenant tous ces chiffres non pas au nombre d’inscrits, mais sur l’ensemble du corps électoral.
La vision que nous avons alors de ces dernières élections au regard de ces chiffres, qui disent enfin la vérité, est sans appel : le premier parti de France est plus que jamais, ce que nous appelons le BANI (Blanc, Abstention, Non-Inscrit) qui comptabilise 22,89 % au premier tour des présidentielles, 44,29 % au premier tour des législatives et 47,34 % au second (2).
Quel peut être alors la légitimité des partis politiques classiques et de leurs représentants grassement rémunérés quand le premier parti de France actuel ne représente que 21,54 % du corps électoral, qu’aucune vraie proportionnelle n’existe au sein de nos scrutins et que 3 % de nos politiques sont issus de la classe dite ouvrière (3) ? Le BANI : effet de hasard linguistique ou ironie statistique ?
À l’heure où l’écologie se monétise dans les colloques internationaux ou dans des accords électoraux de couloir, où l’on paye le droit de polluer, où les voix des électeurs rapportent 1,70 € (4) [sous conditions de représentativité exigeant d'obtenir au moins 1% pour 50 candidats, NDLR], où l'on coopte par 500 signatures une classe politique toujours issue du même sérail, où, de l’extrême gauche à l’extrême droite, on ne peut penser différemment que par la sacro-sainte économie de profit au sein d’un système monétaire fractionnaire, il ne faut plus s’étonner de l’abandon et du repli sur soi des électeurs que nous sommes et des citoyens que nous ne sommes plus, comme de l’indignation qu’on voudrait nous faire croire planétaire !
On ne refait pas le monde avec seulement de l’indignation ! Il faut des solutions, et essayer de convaincre avec des exemples concrets et des applications quotidiennes ! Il faut surtout et en premier lieu réformer radicalement notre gouvernance et c’est pour cela que je vous invite à lire en cette circonstance les propositions d’un programme que nous pouvons décider d’appliquer tant au local qu’au national.
Commençons par le début, acceptons le préambule de base (5), la représentativité des citoyens, et propageons une volonté ferme, déterminée et pacifique d’une transition enfin transparente (6).
L’implication du Mouvement EBR-T au sein du débat « politique » (gestion de la cité) passe par chaque échéance électorale afin d’informer nos concitoyens qu’une autre voie est possible ; vous serez partie prenante d’une nouvelle forme de gouvernance proposée...
N’oublions pas : « Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort, qu'ils ont raison ! » (7)
(1) Etude du CEVIPOF - http://www.cevipof.com/fr/le-barometre-de-la-confiance-politique-du-cevipof/resultats-1/vague6/vague6prime/
(2) Voir tableau ci-dessous
(3) http://www.inegalites.fr/spip.php?article166
(4) http://lelab.europe1.fr/t/combien-vont-rapporter-les-legislatives-aux-partis-politiques-3164
(5) Le préambule au programe de l’EBR-T
(6) Le programme de l’EBR-T
(7) John Kennedy Toole - La conjuration des imbéciles (prix Pulitzer 1981)
Article rédigé le 19/06/2012 et mis à jour le 24/01/206