LA DIFFÉRENCE ET L'AUTREMENT
« Dans tous les arts, il s'agit bien moins, au début de faire mieux que les autres, que de faire autrement. » (1)
Vous êtes donc invité à lire les notes de bas de page avant la lecture de cette lettre ouverte. Le fond et la forme seront ainsi en adéquation avec les références, qui se suffisent à elles-mêmes bien plus qu'un complément d'information traditionnel...
Merci de votre complicité.
Vous avez tous lu dans la presse de ces derniers mois ou à défaut entendu à la radio ou dans votre télévision, ces mots magiques qui donnent encore et toujours une impression de déjà vu : citoyen et démocratie participative. Il n'y a pas un département en France, une grande ville où une liste se présente affublé d'une de cette étiquette revendiquée, quand ce n'est pas des deux.
Et pourtant si on dépasse la lecture des titres et des accroches, on comprend vite que cela ne sont que des faire-valoir, sorte de valeurs ajoutées à d'anciens élus évincés en manque de différentiation, à une majorité qui veut s'accrocher à son siège, ou à des électeurs concernés politiquement et écœurés par le « bipartisme centriste » ou les extrêmes.
Ces derniers pour la plupart, au même titre que les premiers, ne font que reprendre des phrases creuses, ne proposent aucun programme défini de gouvernance ou d'outil. Même si leurs intentions semblent louables, ils ne s'appuient sur aucune réalité constructive et sur aucun engagement en rapport avec une vraie démarche citoyenne de démocratie participative (2).
Certes, on m'opposera l'exception qui confirmera la règle, et on me rappellera que plus de 200 listes ont signé la charte d'Anticor (3), se rapprochant ainsi d'un « guide de bonnes conduite » de gouvernance... Mais avec plus de 36 600 communes multipliées par combien de listes, je vous laisse juge du taux de pénétration d'une certaine morale politique ! Ces listes qui signent la charte Anticor, certes contraignante, donnent une certaine image de la différence, mais ne présentent aucune façon de gouverner autrement.
Pourquoi dans ce contexte si favorable, les listes citoyennes de démocratie participative de l'EBR-T sont un fiasco, malgré un vrai socle programmatique s'appuyant sur un contrat moral (4), malgré plus d'une cinquantaine de contacts à travers la France en 2013, plus d'une vingtaine de listes pressenties raisonnablement à la dernière rentrée et aucune en final qui ne verra le jour par manque de citoyens investis au moment de la déclaration en préfecture ?
Appel citoyen de démocratie participative
« Cherchons nos biens en nous-même, autrement, nous ne les trouverons pas. » (5)
Bien sûr, le fait d'être un parti non statutaire par choix, et donc ne n'avoir aucun moyen financier en accord avec nos convictions, de n'avoir non plus de réseau pour le maillage des vecteurs de communication est un véritable handicap. Tout comme le fait de n'avoir pas de véritable professionnel en communication ou d'attaché de presse, professionnel s'entendant ici comme possesseur d'un carnet d'adresse et de relations bien placées.
Mais qu'est ce qui empêche le journaliste lambda de relayer des articles de fond sur la démarche ? Qu'est ce qui motive le simple et pur refus de se faire écho dans la presse radio, télévision, papier ou internet, même alternative, d'un simple appel à constitution de listes citoyennes de démocratie participative, alors que depuis des mois on diffuse des « informations sur le mariage de la carpe et du lapin », sur les « fusils à tirer dans le coin » lors des accords pré-électoraux, ou qu'on donne une tribune à quelques personnes énervées, peut-être légitimes, affublées d'un drapeau indépendantiste qui nous promettent de faire entendre leur voix avec la constitution d'une liste ?
Pour que la démarche puisse obtenir un résultat, il eut fallu que nous soyons non pas entendus ou écoutés, mais pour le moins diffusés !
La condition de réussite de la démarche ne peut se contenter des seuls outils que nous nous étions donnés : site internet, communiqué de presse, mailing, phoning aux rédactions et aux journalistes locaux, comme nationaux.
Si nos idées de gouvernance sont plus que dans l'air du temps, si les abstentionnistes, les non inscrits, les votants blancs ou nuls et les désœuvrés de la chose politique furent et restent le premier parti de France (6), force est de constater que nous n'avons pas réussi à faire connaître notre programme et notre projet de société...
La déformation des idées par la réduction de l'expression
« Il s'agit moins de penser davantage que de penser autrement. » (7)
Les personnes qui ont choisi l'engagement politique n'ont d'autres choix que de personnifier les idées qu'ils défendent : c'est la loi du genre imposée par nos esprits déformés par tant d'années de fausse démocratie, de règles sournoisement mises en place par un sérail aux affaires depuis des décennies, voire des siècles, et par notre abrutissement « téléradiovisuel » actuel.
De fait, on relaie le « il », le « elle », mais pas la prise de conscience demandée, et surtout pas les informations essentielles de votre démarche... Quand on ironise pas de surprise, à la limite de la condescendance !
Ceux qui pensent que l'internet va être la porte de sortie se trompent ; on connaît par cœur les sites d'influences montés de toutes pièces par les partis en place, les soit-disant révolutions par réseaux sociaux interposés, et on constate aussi les politiques éditoriales de la presse dite « classique » : on a un contenu libre et partiel, un contenu payant et incomplet, et l'édition totale numérique et « exhaustive » en téléchargement où, quand la règle vous le permet, vous avez cinq lignes qui résument trente minutes d'entretien, réduit aux « différences sensationnelles » (8). Soit vous n'existez pas, soit vous êtes réduits à caricature ou au rôle de la mouche du coche...
Et ne croyez pas plus en la presse dite « alternative », dont l'immense majorité sont des sous-marins des partis traditionnels ou sont noyautés par des « extrêmes » de l'échiquier politique : posez-vous aussi la question qui se cache derrière, et pour qui appellent à voter les sites de presse ou d'associations soi-disant caritatives, écologiques ou humanistes (9) ?
Pas d'écho, pas d'appel, pas de relais sérieux de l'information et omerta constatée et avouée pour certains, dans la presse locale, nationale et alternative, un résultat sans appel (10). On voudrait museler un changement à venir qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
La politique ou le moyen d'exister dans un système obsolète
« C'est la différence d'opinion qui fait les courses de chevaux. » (11)
Nous avons choisi de nous aligner au départ de chaque élection, car c'est encore pour l'instant encore le seul moyen qui s'inscrive dans une démarche légaliste, non violente et non agressive en terme d'image.
Il ne s'agit pas pour nous de provoquer le sensationnel, le bizarre ou les autorités ! D'autres s'en chargent très bien à notre place, même si leurs propositions sont néanmoins obsolètes, sans être vides de sens et d'adaptation. Comme le dit si bien Pierre Rabhi devant l'une de nos caméras : « cela reste un aménagement du Titanic... » (12)
Alors on a beau essayer de nous vendre de l'union, de l'écoute, de la compassion, de la consultation à toutes les sauces, il n'en reste pas moins que cela est encore et toujours une façon simple et efficace de nous enfumer et de nous forcer à regarder ailleurs. On y met même de la méthode, du détournement et de la récupération à peine déguisée. (13)
Il faut dire aussi que la démocratie citoyenne et participative a une marraine médiatique, en la personne de Mme Royal, qui avait dès le départ parfaitement réussi la circonvolution nécessaire pour vider le concept de sa substance initiale ! Et pourtant, il nous faudra bien donner du sens aux maux, puisque les mots ont du sens...
Mais là aussi, on se bute à la pensée unique, aux médias aux ordres ou aux individus conditionnés ? Nous entendons d'ici les adeptes de la théorie du complot abonder dans notre sens et brandir l'étendard du communautarisme et de la paranoïa. Sachez que nous croyons plus à une convergence d'intérêts au fil de notre histoire colonialiste, lointaine et contemporaine : dans notre paradigme, le profit et le pouvoir sont deux arguments auxquels on n'oppose pas de résistance quand il s'agit de développer son bien-être personnel... Et les « commentateurs de la politique » n'en font bien sûr pas exception.
Et d'ailleurs comment le pourraient-ils ? Regardons objectivement les comptes de résultats de la presse française, et les subventions étatiques les équilibrant pour le plus. Constatons la concentration des médias nationaux et régionaux entre les mains d'une poignet d'industriels, d'hommes d'affaires et de banquier... De leur condition de simples hommes ou femmes, tout comme vous et moi, tout comme nos hommes politiques, ils ne peuvent « mordre la main qui les nourrit ». (14)
De là à citer George Bernard Shaw (journal : institution incapable de faire une différence entre un accident de bicyclette et l'effondrement de la civilisation.), il n'y a qu'un pas que nous nous refusons à franchir.
De la parole aux actes
« Il faut vivre comme l'on pense, autrement l'on finit par penser comme l'on vit ! » (15)
S'il est facile de rejeter sur l'autre ses propres échecs, il nous faut remettre en cause, pour le moins, notre communication.
Mais on ne peut occulter le fait qu'il nous est impossible de pouvoir confronter notre programme au sein d'un débat, car aucun contradicteur à ce jour n'a osé se présenter sur le fond des idées et sur la proposition sociétale dont nous sommes porteurs : nous entendons toujours les mêmes sarcasmes, les même piques ironiques, les mêmes adjectifs d'utopistes ou de rêveurs de personnes qui n'ont aucun argument puisqu'il n'ont rien lu, ou pour le mieux un regard amusé, bienveillant et condescendant qu'ont certains grands-parents à l'égard des envolées politiques et verbales de leurs petits-enfants ! Quant aux plus objectifs, ils avouent ne pas y avoir penser et sont totalement démuni a priori pour un quelconque échange...
Néanmoins, nous avons plus de 200 propositions nationales d'une société de transition (16) et un contrat moral de 22 engagements inaliénables municipaux (4). Certes pas d'adhérents puisque nous n'avons pas de carte à vendre, mais plus de 3 700 authentiques « likers » (17) et plus de 800 000 consultations cumulées sur le site en refonte de l'EBR-T (18). Qui en parle ? Qui accepte d'en débattre ? Et qui se refuse à la diffusion même de ces informations ? Les intérêts des uns sont l'objectif des autres ; ne nous étonnons plus de cet état de fait !
Alors très loin des mascarades de certains altermondialistes ou de vrais faux dissidents, qui ne font que prétendre à une part du grand spectacle de notre société organisée par ceux-là à qui ils s'opposent, proposant en leur sein des solutions adossées au système, parfois réellement indignés, mais toujours incapables de changer de référent, gardant un œil sur l'objectif et changeant souvent d'angle de vue, mais dans l'impossibilité d'appréhender l'Autrement dans sa totalité, nous oeuvrons...
Sortir du système, voilà le vrai défi qu'il va nous falloir opposer à ceux qui veulent l'aménager ! L'Autre est ici tellement différent dans sa finalité, que la proposition de transition sociétale avancée par l'EBR-T n'a d'autre raison d'être que d'éviter un chaos socio-économique mondial vers lequel nous nous dirigeons tout droit.
Quoi qu'il en soit la nature reprendra ses droits ; à défaut que nous comprenions très rapidement que le fragile équilibre dynamique de l'écosystème, dans lequel nous ne sommes pas les maîtres, mais un simple composant destructeur, nous rejettera hors de son cercle.
Changeons donc nos pratiques, nos gouvernances et passons de l'échange au véritable partage.
L'aveuglement, c'est quand la différence ne sépare plus, allons donc vers l'Autrement (19) !
Appel aux votes ou au suivi
« Conseil, cadeau bon marché » (20)
Il n'y a pas d'errance dans les propos tenus et pas de contradiction à vouloir changer les gouvernances locales au même titre que les nationales, de cela nous pouvons en convenir.
Il n'y a pas non plus de « guide » dans le chemin intérieur que nous devons faire afin d'envisager l'Autre en toute complétude. Il n'y a que des choix qui tendront peut-être un jour vers le passage d'une civilisation vers une autre ; cela est juste un parcours d'évolution que nous nous accorderons, si nous en avons le temps et la présence d'esprit.
Aujourd'hui, nous devons élire nos gouvernants locaux de demain. Malgré toutes les déclarations d'intention, ils sont de fait déjà cumulards puisqu'ils iront aussi, de par la nouvelle loi, aux communautés d'agglomérations. La grande majorité s'inscrivent dans la Différence subtile par rapport à leurs opposants : ils sont de fait les même acteurs d'un même système...
Nous n'avons pas, par nature, à appeler à voter pour quiconque, d'autant plus que nous ne sommes pas « légitimes » dans ce débat au sens légaliste et préfectoral, non porteur de listes complètes et officielles.
Néanmoins, nous vous invitons à suivre, dans les localités où nous avons pu faire partie du débat, même en dehors des médias, quelques réflexions de bon sens et de pragmatisme.
Sur Pau, la liste « Pau'pulaire » de Medhi Jabrane (21) nous semble la mieux à même de porter certaines valeurs que nous défendons : transparence, honnêteté, souci citoyen, non communautarisme (contrairement à ce que ses adversaires veulent faire croire), probité et intégrité.
Sur Dax, restez à l'écoute d'Emmanuel Klein et de sa liste « Dax, l'Alternative citoyenne » (22), car il est de fait un acteur social légitime qui compte et le porteur d'une émergence de ville en transition. Il ne manquera de s'adresser à vous prochainement d'ailleurs.
Sur Fréland, notre coordinateur, Romain Didierjean a rejoint une liste dissidente « Unir nos idées », lui apportant en dote quelques idées issues de notre contrat moral. Il sera intéressant de savoir ce qu'ils en feront...
Sur Biarritz, notre coordinateur constate, que des institutionnels aux surfeurs trentenaires, encore une fois le manque de différence appelle à la fuite des urnes.
Sur Bayonne, rien de neuf sous le soleil, mais l'humanisme serein et la réelle écoute de Jean-René Etchegaray (23) semblent être la seule alternative empreinte d'expériences, de bon sens et la garantie d'une gestion pour tous et égalitaire.
A défaut, pensez éventuellement à voter blanc, même non comptabilisé dans le quorum, cela reste une véritable alternative démocratique !
Stéphane Bernard, coordinateur des Listes Citoyennes de Démocratie Participative.
(1) « Dans tous les arts, il s'agit bien moins, au début de faire mieux que les autres, que de faire autrement. » - Charles-Augustin Sainte-Beuve
(2) quelques exemples parmi des centaines :
http://www.lavoixdunord.fr/region/saint-andre-tous-acteurs-de-notre-ville-ia22b129506n1936992
http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/04/1831609-quartiers-libres-pour-les-conseils.html
(3) http://www.anticor.org/2014/02/10/plus-de-200-tetes-de-liste-ont-signe-la-charte-anticor-2014/
(4) http://www.la-democratie-participative.org/contrat-moral.html
(5) « Cherchons nos biens en nous-même, autrement, nous ne les trouverons pas. » - Epictète
(6) http://www.stephanebernard.eu/images/revue-de-presse/stephane-bernard-bani-1-tour-presidentielles-2012.jpg
(7) « Il s'agit moins de penser davantage que de penser autrement. » - Jean-Marie Domenach
(8) cf abonnement sudouest.fr par exemple.
Nous en profitons pour remercier Pierre Penin de Sud-Ouest Pays Basque pour son professionnalisme et son sens de l'équité, même si elle est soumise à la loi du genre et que personne n'a pu comprendre un instant le socle de notre démarche. Nous remercions aussi le site aqui.fr.
(9) Il est à noter le refus de dialogue et de débat de fond de ce genre de mouvement. Pour exemple :
(10) Nous ne remercions pas l'ensemble des journalistes et leur direction rédactionnelle (papier ou internet) qui ont refusé tout article, tout appel et ce malgré de nombreux communiqués de presse depuis juillet 2013, de contacts téléphoniques explicatifs de notre démarche, à savoir Carole Gamelin, Jean Marziou, Hubert Bruyère , Sébastien Compagnon de La République des Pyrénées.
Nous ne remercions pas Nicolas Rebière et Patrice Sanchez de Sud-Ouest Pau, Eric Bentahare de pyreneesinfo.fr
Et nous faisons remarquer à Pierre Lasterra de La semaine du Pays Basque que nous attendons toujours un article de fond depuis octobre 2013.
(11) « C'est la différence d'opinion qui fait les courses de chevaux. » - Mark Twain
(12) http://www.civilisation-sans-argent.org/fr/mediatheque.html
(14) http://www.observatoiredessubventions.com/2012/montants-des-aides-publiques-a-la-presse/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aides_%C3%A0_la_presse_en_France
http://www.contrepoints.org/2013/09/21/139709-fin-medias-detat-ca-presse
http://www.ojim.fr/presse-ecrite-5-milliards-deuros-de-subventions
(15) « Il faut vivre comme l'on pense, autrement l'on finit par penser comme l'on vit ! » - Paul Bourget
(16) Programme de l'EBR-T
(17) https://www.facebook.com/stephane.bernard.581
(18) http://www.ebrt.org
(19) http://www.lacitenaturelle.fr
(20) « Conseil, cadeau bon marché » - Tristan Bernard
(21) http://paupulaire2014.fr (site fermé)
(22) http://www.la-democratie-participative.org/programmes/dax.html
(23) http://www.jr-etchegaray.fr (site fermé)
Article rédigé le 15/09/2013