Je vous remercie de votre demande de positionnement concernant le handicap au sein de notre république actuelle. 

Je laisse à disposition des lecteurs votre courrier reçu afin qu’il puisse le consulter.

Avant de répondre précisément à vos questions, je me permets de vous donner ici un extrait de nos propositions sociétales en terme d’éducation. Vous y verrez le souci premier de l’intégration de notre population dite « handicapée » au sein de l’éducation nationale française :
De la priorité de l'éducation (avec la santé) dans nos orientations budgétaires...
De la gratuité de l'enseignement du primaire au supérieur...
De la non-subvention et contrat avec l'état des écoles privées et/ou religieuses...
Du droit de scolariser ses enfants à partir de six mois...
De l'obligation de scolarisation jusqu'à l'âge de 18 ans...
De l'intégration des crèches au sein de l'éducation nationale...
De l'obligation de l'éducation nationale et des crèches de fournir une place pour tous...
De l'interdiction de dépasser un effectif de plus de 5 enfants par personnel qualifié dans les crèches...
De l'interdiction de dépasser un effectif de plus 20 élèves par classe...
De la présence d'éducateurs spécialisés au sein de l'enseignement national...
Du regroupement physique et institutionnel au sein de l'enseignement national des personnes handicapées...
De la mise à disposition gratuite des manuels scolaires et des fournitures...
Du retour de vrais manuels ou l'arrivée de manuels numériques...
De la mise en place d'une restauration scolaire et universitaire bio et de proximité...
De la gestion publique de la restauration scolaire et universitaire à prix coûtant...
De la suppression de l'Allocation de Rentrée Scolaire...
De la priorité de la recherche au sein de l'enseignement national...

Ces propositions sont pour nous une condition et un cadre général préalable à toute société qui se respecte afin d’éviter, quel que soit le public, toute discrimination et tout rejet d’un système éducatif parfois contradictoire dans ses approches...

Accessibilité
On nous oppose souvent une radicalité lorsqu’il s’agit de l’intérêt et du bien commun ; nous ne dérogerons donc pas à la règle.
Pour faire appliquer les normes d’accessibilités en vigueur et non respectées à ce jour, nous préconisons la fermeture pure et simple de tout établissement ne correspondant pas aux exigences législatives lors des visites de contrôle de sécurité annuelle, avec une obligation d’application sous une durée maximum de douze mois.
Cette mesure peut être applicable aussi sur les biens de droit privé.

Droit à la compensation
Il nous semble que si notre programme est appliqué, ce droit n’a plus de raison d’exister puisqu’obsolète. Nous préférons régler les problèmes à la racine.

Éducation
Non seulement nous soutenons le faible effort actuel avec la présence d’AVS ou d’EVS au sein des établissements, mais nous désirons un vrai statut de fait pour les AVS, disparition des EVS, une formation préalable et continue, la fin de la précarité des postes, un droit de regard et d’expression au sein du pôle éducatif et une meilleure intégration au sein du corps enseignant.

Autisme
Je ne vous cacherai pas mon incapacité actuelle à compulser les 64 pages du rapport cité en référence, et je ne vous ferai pas de langue de bois.

Toutes études ou préconisations en la matière me trouvent de fait sa légitimité, mais il me semble que, comme à l’habitude, il manquera les moyens et une véritable volonté politique d’application.

Sur le pôle médical de votre question, n’étant pas un spécialiste je ne positionnerai que sur les points suivants au regard d’un vécu personnel :

  • Remise en question du dogme psychiatrique qui tente à considérer les autistes comme des névrosés.
  • Remise en question des méthodes d’apprentissage avec une voie à suivre concernant la méthode ABA.
  • Prendre conscience que les coûts initiaux de détection et d’accompagnement dès le plus jeune âge reviennent moins cher à la collectivité qu’un « accompagnement à vie » sans moyen éducatif.
  • Demander à tous les intervenants de prendre conscience du degré et de la mesure du type d’autisme, sans pour cela donner raison et droit a priori aux parents, aux enseignants ou au corps médical. Les divers intervenants auprès de l’autiste doivent avoir la même obligation d’objectivité.
  • Changer nos repères éducatifs qui nous imposent une réussite sociale par le professionnel ou par le biais d’une communication « normée et normale ».
  • Côtoyer le handicap dès le plus jeune âge au sein de l’enseignement.
  • Alourdir les pénalités de non-respect des « quotas » en matière d’emploi afin que la non-observance ne soit plus la règle, mais l’exception.

Très conscience de l’incomplétude de mes réponses, je reste à votre disposition afin de participer à la réflexion actuelle et aussi afin de vous expliquer ce que pourrait être le « handicap » au sein d’une EBR-T.

Cordialement.

Stéphane Bernard,
Coordinateur EBR-T

 Article rédigé le 08/06/2012